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Queering Blackness cultures populaires et représentations noires non-binaires à l'ère post-Obama

Appel à communications

 

 

 

Queer, fluid, gender-queer, nonconforming, gray, neutrois, agender, non-binary, pan… autant de termes, mots-valises, emprunts ou raccourcis qui rivalisent à nommer le rejet des normes sociétales états-uniennes, si influentes à l’international. Mais, dans cette société américaine, ce rejet revêt-il, lui aussi, des tendances normatives, disproportionnellement racisées, socialement marquées ? Ou bien émane-t-il fondamentalement des populations les plus opprimées, à la fois hautement vulnérables et combatives ?

 

Ces questionnements évoluent en parallèle de la longue lutte pour les droits civiques aux États-Unis, toile de fond théorique et militante qui se poursuit aussi bien avec l’élection du premier président noir d’une nation qui, seulement cinquante ans plus tôt, séparait sa population en fonction de sa race, qu’à travers l’essor du mouvement #BlackLivesMatter sous la présidence Trump, la pandémie et ses inégalités. Aussi, que cela signifie-t-il qu’un corps non-blanc, faussement accusé d’être né hors-sol, dont le deuxième prénom est homonyme de l’ennemi public à l’international des années quatre-vingt-dix, accède à la plus blanche des maisons américaines ? Quelles implications sa position de Président ont-elles eu alors qu’il a dû, avec sa famille hétéronormée africaine américaine, passer la main à son premier critique, parangon d’une Amérique nostalgique du « bon vieux temps », époux d’une troisième femme d’origine slovène et patriarche de multiples lits ? Les cartes de l’hétéronormativé cisgenre WASP sont-elles dorénavant redistribuées aléatoirement au sein d’un château dont l’équilibre ne serait plus dépendant de critères normatifs obligatoires ? Ou, au contraire, gardent-elles leurs pouvoirs de domination, tels les atouts d’une partie éternellement rejouée ? Les cultures populaires reflètent ces interrogations qui parcourent la société états-unienne et offrent de nouveaux modèles sans pouvoir ou vouloir toujours contrecarrer des stéréotypes bien ancrés d’hyper-virilité et/ou hypersexualité noires américaines, parfois soulignés par leur déni même.

 

Lors d’une journée d’études organisée par le laboratoire TransCrit (Transferts Critiques anglophones) de l’Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, nous accueillerons des communications autour de la représentation des identités noires qui remettent en cause toute binarité et ses déploiements intersectionnels au sein des cultures populaires africaines américaines – musique, images, univers ludique et graphique – de 2008 à nos jours. Sans prétendre que les cultures du XXIe siècle aient inventé le rejet de la binarité, ni que les personnes d’ascendance africaine en auraient été exclues par le passé, il s’agit d’en présenter les incursions récentes dans la culture populaire plutôt que communautaire, ainsi que l’attrait des masses pour des représentations longtemps invisibilisées.

 

Les propositions de communication en anglais ou en français (titre + 500 mots + corpus ou sources bibliographiques) et courtes notices biographiques sont à envoyer conjointement à anne.cremieux@univ-paris8.fr et yannick.blec@univ-paris8.fr jusqu’au 30 avril 2022. Réponse début juin 2022.

 

Les doctorant·e·s sans possibilité de faire financer leur venue peuvent nous envoyer un CV et une lettre explicative de leurs besoins de financement d’un billet de train en France (ou somme équivalente depuis l’UE).

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